Ephémère Margeride

Cadolus: Baptiste -

 

 

Des souvenirs, des coups de gueule, en patois pour ceux qui le lisent, en français pour les autres, Cadolus c'est quand ça peut et pas tous les lundis.

 

 

 

Cadolus quand ça peut...

 

 

 

La crus.

 

 

 

     Kan èrè èfon, ténion èn braou. Bènguè méchion. En jiour campéjié la mèro pré la cour. Lou païré lou bèndéguè.

Apèï can èna bachio bénio a bioou, la chubio ména i braou dinc èn atré billachi.

Lou païré mé fajio sègrè. Prénio èn bastou et dubio cougna la bacho. Crésè mé rapéla ka couèro pas la péno, i anabo dé bons.

A Courbadou, passabion dabon éna crus. Parèï qué sario la crus qu'éro soubré la placo di billachi dé Chians dé d'abos. A couos pas d'hier.

En cop, èn passèn, lou païré mé counté èn' histouèro.

     - Aquèlo crus, bo maï s'y shinna. Si ès bis dé drolos dé caousos...

     - Dé qué s'y ès bis ?

     - Dé pélios d'éfons qué plouraboun.

     - Ka lés o bistès aquèlès èfons ?

     - La mèro Baïlé éna néï qu'anabo a Anchipouon.

     - Dé qu'anabo fa a Anchipouon la nèï ?

     - Ajudabo les éfons a naïssé.

Ou ménèré pas pu long pri moumèn. A cou'èro èn paou délicat, las nissènsos. Mais èn paou pu luèn :

     - O bis d'éfons i pè dé la crus ?

     - Oï. Ouo prou counta. A couo l'abio charbirado aquèlo paouro Céchilo. Les éfons plouraboun et kan ès passado, cridaboun : couos ma mama ! Nou, couos la miono ! Nè sagué magaouto.

     - Et ka èroun aquelles éfons ?

     - Péchaïrès. D'éfons mouors son estrè batéjias. Dé malérousés. En atré cop cooucus bigué èna paguo et èna fourcho qué li dansaboun .

     - I pè dé la crus ?

     - Oï.

     - Dé ka cou'èro ?

     - Maï cou sabè...

Can tournachion, èro nèï. Lou païré tirabo luèn d'abon. Lou séyo coumo pouyo.

Can saguè lou moumèn dé passa dabon la crus, mou sèntiguèrè pas. Coupèrè pri pastura èn courèn a mè désaguéna. Pétèrè din la fouon. Arribèrè a l'ousta trèmpè coumo èna soupo. Dendus coumprénio coumo abio fa moun couonté.

     - Eï coupa tout drèï a Las Chians et shui toumba din la fouon.

Ou mènèroun pas pus long...

 

La croix.

 

Quand j'étais enfant, on avait un taureau. Il est devenu méchant. Un jour il a poursuivi la mère dans la cour. Le père l'a vendu.  Par la suite, quand une vache était en chaleur, il fallait l'amener au taureau dans un autre village. 

Le père me prenait avec lui. J'avais un bâton et je devais pousser la vache. Je crois me souvenir que ce n'était pas la peine, elle y allait de bonne grâce.

A Courbadou, on passait devant une croix de pierre. Ce serait la croix qui se trouvait sur la place de l'ancien village de Chams. Ca ne date pas d'hier.

Une fois, en passant, le père m'a raconté une histoire.

- Cette croix, il vaut mieux s'y signer. Il s'y est vu de drôles de choses.

- Qu'est ce qu'on y a vu?

- De pauvres enfants qui pleuraient.

- Qui les a vus ces enfants?

- La mère Baïle une nuit qu'elle allait à Ancelpont.

- Qu'est ce qu'elle allait faire à Ancelpont la nuit?

- Elle aidait les enfants à naître. 

Sur le moment, je me suis tu. C'était un peu délicat, les naissances. Mais un peu plus loin:

- Elle les a vus au pied de la croix ces enfants?

- Oui. Elle l'a assez raconté. Ca l'avait bouleversée cette pauvre Cécile. Les enfants pleuraient et quand elle est passée, ils criaient: c'est ma maman! Non, c'est la mienne! Elle en a été malade.

- Et qui c'étaient ces enfants?

- Peuchères. Des enfants morts sans être baptisés. Des malheureux. Un autre fois quelqu'un a vu une pelle et une fourche qui dansaient.

- Au pied de la croix?

- Oui.

- Qu'est ce que c'était?

- Est ce que je sais...

Quand on est revenus il faisait nuit. Le père marchait loin devant. Je suivais comme je pouvais.

Quand il a fallu que je passe devant la croix, je n'ai pas pu. J'ai pris à travers champs en courant à perdre haleine. Je suis tombé dans une fontaine. Arrivé à la maison j'étais trempé comme une soupe. Personne ne comprenait comment j'avais fait mon compte.

- Je suis passé tout droit à Las Chians et je suis tombé dans la fontaine.

Ils ont parlé d'autre chose.

 

 

 

 

 

Baï tè jiaïrè!

    

Y o coouquès jïours, èscoutabé blagua èn poulitico. Prèn cop èro pu lèou èntèrèssèn. Sabè pas pu ka èro acouo mais mè sèmblo qu'èro dé dréïto. Cou'os prè dirè...

Aquèl omè coumprènio pas qu'èn poulitico coundanna pr'èn tribunal saguèchio tourna élu lou cop d'après.

Lou tipè o rouba, n'o proufita ton ko pouü, n'o mètu a gaouchio son sé jina, o pagua d'imèndos, o fa dè prisou, souor, sè prèsènto et tournoun bouta prè guèl.

Beleou sè pènsoun: aquèl counèï la chiansou, sè dimèrdo, nè sa prè guèl, nè soupro pré natrès, lou chia pourta!

Lou paourè jiagouso lou richi mais li faï dè courbètos, lou bado. N'o besoun coumo las fèdos di pastrè.

Arriboun las élecchïous: la mita bon pas bouta, les s'us pouortoun Pièrè prè fa pèrdrè Paul (Chirac èspèrè toujiour toun merchi...), d'atrès bogoun ticon aou bè on

déjia aü èn cop de mo, i o la familio et la familio dè la familio, dounco aquèlès què troboun què sa sè dimerda, aquèlès què damourarion d'èncoundichiounèls maï sè lou candida abio tua sa mèro, i o lès bèjis, sèn

a chinquanto prè cèn... M'ana diré a couo shuffuis pas. Emblèdabè aquèlès què sè soun troumpas dè bulletin. I sèn. Es sourti. A couo's èna bèstio? Ton pis...

Dè què què nè saguèchio, on fènis toujiour prè bouta nul...

 

Va te coucher!

 

Il y a quelques jours, j'écoutais blaguer un politique. Pour une fois c'était plutôt intéressant. Je ne sais plus qui c'était mais il me semble qu'il était de droite. C'est pour dire...

Cet homme ne comprenait pas qu'un politique condamné par un tribunal soit réélu la fois suivante.

Le type a volé, il en a profité tant qu'il a pu, il en a mis a gauche sans se gêner, il a payé des amendes, il a fait de la prison, il sort, il se présente et ils votent de nouveau pour lui.

Ils pensent peut-être que celui là connaît la chanson, il se débrouille, il en sait pour lui, il en saura pour eux, il faut l'élire!

Le pauvre jalouse le riche mais il lui fait des courbettes, il l'admire. Il en a besoin comme les moutons du berger.

Arrivent les élections: la moitié ne va pas voter, les uns votent pour Pierre pour faire perdre Paul (Chirac j'attends toujours ton merci), d'autres attendent quelque chose ou bien ont déjà eu un coup de main, il y a la famille et la famille de la famille, ceux donc qui trouvent qu'il se débrouille, ceux qui resteraient des inconditionnels même si le candidat avait tué sa mère, il y a les voisins, on est à cinquante pour cent...

Vous allez me dire que ça ne suffit pas. J'oubliais ceux qui se sont trompés de bulletin.

On y est. Il est élu. C'est une bête? Tant pis.

Quoi qu'il en soit, on finit toujours par voter nul...

 

En paou dè souguèl...

 

Bous bèsè bèni. Bous pensa mais dè qu'o l'atro bestio a toujiours rapoutégua? 

Anèï bous boou ramounta lou moural.

Lou lus passa bous eï parla dès curas et dès éfons. 

Mais din lou tèns?

Din lou tèns a cou'èro tèrriblè, on pouo pas sè figura.

Bous boou rappourta lou qué né disoun dous ètnologuès qu'on lon tèns ènquèta soubrè la bido din lou nord dé moun départamèn, la Louzèro.

 

"La plupart des viols cités en assises ont été commis sur des fillettes de six à quatorze ans, catégorie de la population considérée dans certains cas, comme

" la part naturelle des célibataires".  (...) Le viol n'est pas considéré comme une atteinte à l'intégrité physique des fillettes, mais comme une atteinte

à l'honneur familial (...) On estime le viol d'enfants comme "normal", et une plainte de leur part est considérée comme une insolence."

 

"Personne jusqu'à aujourd'hui n'avait osé dénoncer V... en justice malgré le nombre de viols qu'il avait commis sur des enfants (neuf). (...)

Sur les instances du prêtre les gens n'avaient pas porté plainte et lorsqu'il recevait les enfants en confession, il leur interdisait formellement de parler,

les menacant d'une vengeance divine et de divulguer leur honte à haute voix dans le village." (Archives de la Lozère. 1844)

 

"Dans nombre d'affaires on retrouve ces menaces du prêtre aux enfants venus se confesser, raconter leurs malheurs. Surtout s'il s'agit du viol d'une fille

pauvre ou de l'Assistance publique, commis par quelque membre d'une bonne maison."

 

Bous abio bè di qué bous moustrario lou souguèl aneï. A cou'o baï meï, abèn fa dè chami. Tout ès pas to nègrè. Beleou démo la bido saro roso...

 

- voir -

Poulitico

 

 

Un peu de soleil.

 

Je vous vois venir. Vous vous dites mais qu'est ce qu'elle a l'autre bête a râler toujours?

Aujourd'hui je vais vous remonter le moral.

Lundi dernier je vous ai parlé des curés et des enfants.

Mais dans le temps?

Dans le temps c'était terrible, on ne peut pas se figurer.

Je vais vous rapporter ce qu'en disent deux ethnologues qui ont longtemps enquété sur la vie dans le nord de mon département, la Lozère.

 

"La plupart des viols cités en assises ont été commis sur des fillettes de six à quatorze ans, catégorie de la population considérée dans certains cas, comme

" la part naturelle des célibataires".  (...) Le viol n'est pas considéré comme une atteinte à l'intégrité physique des fillettes, mais comme une atteinte

à l'honneur familial (...) On estime le viol d'enfants comme "normal", et une plainte de leur part est considérée comme une insolence."

 

"Personne jusqu'à aujourd'hui n'avait osé dénoncer V... en justice malgré le nombre de viols qu'il avait commis sur des enfants (neuf). (...)

Sur les instances du prêtre les gens n'avaient pas porté plainte et lorsqu'il recevait les enfants en confession, il leur interdisait formellement de parler,

les menacant d'une vengeance divine et de divulguer leur honte à haute voix dans le village." (Archives de la Lozère. 1844)

 

"Dans nombre d'affaires on retrouve ces menaces du prêtre aux enfants venus se confesser, raconter leurs malheurs. Surtout s'il s'agit du viol d'une fille

pauvre ou de l'Assistance publique, commis par quelque membre d'une bonne maison."

 

Je vous avais dit que je vous montrerais le soleil aujourd'hui. Ca va mieux, on a fait du chemin. Tout n'est pas aussi noir. Peut-être demain la vie sera rose...

 

- voir -

poulitico

 

 

 

En chi aguacho bè èn abèsquè...

(Maï lou mouor can pouo...)

 

Lou prémio, Barbarin prè pas lou noumma, diguè èn parlèn d'en cura accusa dé pédophilie: "grâce à Dieu les faits sont prescrits". Cujièrè nè toumba dè ma sèllo can èntèndèguèrè acouo. Cou'èro tout souo qué troubabo a dirè? Pas pouchiblè. Aquel abèsquè èro mita nechi! Sè randio pas couonté! Aou bè s'en foutio pas maou dès éfons, souo qu'agachabo couo' éro l'hounou dè sa sènto mèro la lièiso: sè y abio prescripchiou sè nè parlario lèou pas pu.

Lou sègoun faguè pu fouor. Lallane s'apèlo. Expliquè qué sé dubio pas encrimina lès curas pédophilos, sabion pas qué fajion maou. Cou'os pas guèl, cou'os sa couèto...

Ticon coumo couo.

Rapourtarèï justè lou qu'èna gaminèto dè shièis ons digué à Mèndè i juchi: "cet homme m'a fait le grand péché".  Can les abèsquès saboun pas, qué damondoun ès éfons!

 

Témoignage rapporté dans le livre "l'impossible mariage, violence et parenté en Gévaudan" par E.Claverie et P.Lamaison - Hachette -  le valet pervers p.217

 

 

   Un chien regarde bien un évêque...

(Même qu'il le mord quand il peut...)

Le premier, Barbarin pour ne pas le nommer, a dit en parlant d'un prêtre accusé de pédophilie: "grâce à Dieu les faits sont prescrits". J'ai failli tomber de ma chaise quand j'ai entendu ça. C'était tout ce qu'il trouvait à dire? Pas possible! Cet évêque était à moitié fou! Il ne se rendait pas compte! Ou bien il se moquait pas mal des enfants, ce qu'il regardait c'était l'honneur de sa sainte mère l'église: s'il y avait prescription on n'en parlerait bientôt plus.

Le second a fait plus fort. Lallane il s'appelle. Il a expliqué qu'on ne devait pas incriminer les prêtres pédophiles, ils ne savaient pas qu'ils faisaient mal. C'est pas lui, c'est sa queue...

Quelque chose comme ça.

Je rapporterai juste ce qu'une petite fille de six ans a dit à Mende au juge: "cet homme m'a fait le grand péché." Quand les évêques ne savent pas, qu'ils demandent aux enfants.

 

Témoignage rapporté dans le livre "l'impossible mariage, violence et parenté en Gévaudan" par E.Claverie et P.Lamaison - Hachette -  le valet pervers p.217

 

 

Dèntèlos.

 

Moun païré éro nichu èn milo noou cèn dous. Countabo qué can ero éfon ï abio aü i billatchi èn pèlio d'omè qué s'èro pènjia. Sè rapèlabo l'èntaramèn, couö l'abio marca. Paji dé camponos, paji dé cura. La caïsso èro pas passado pré la pouorto di samèntèri, ï abion fa souta la parè. Mais lou pirè dè tou couo' èro lou traou din la caïsso et la couordo di pènjia qué trahinabo, dijio moun païré.

Counèïssè èn samèntèri, (mè sèmblo a Lajo), 

on bèï èn traou din la parè, manièro dè pouorto pu pitouoto qué s'arresto i mitan di mur. L'on barra mais las pèïros di tour damouöroun. A couo' èro la pouorto près suichidas.

La ralijiou fajio pas din la dèntèlo.

Tènè, èn cop. Shion a l'èscolo et lou mèstrè nous damandè dè nous besti di duminchi lou lèndèmo. Shion quatrè. Arriba a l'oustaou ou disè a la mèro et mè raspouon qu'a couos pr' ana a m'èn èntaramèn. En éfon di billatchi benio dè mouri.

Sèn a l'escolo bestis di duminchi can souonoun. Lou mèstrè nous faï parti et arribas soubrè la placo lou cura nous arresto et nous méno i mountadou dè Blazè. Y abio èna caïsso d'èfon dè pousado soubrè douos pouössès. Natrès les èfons shion pourturs. Y abio la caïsso, dubèrto. Et l'éfon dé coujia. Aqui oï, n'y abio dè dèntèlo. Lou bèsè coumo bous birio sè chia dabon moun nas. Anachion èntro la lièïso. Mè rapèlè pas ka pourtabo lou catadou.

 

 

Dentelles.

 

Mon père était né en mille neuf cent deux. Il racontait que quand il était enfant il y avait au village un pauvre homme qui s'était pendu. Il se rappelait l'enterrement, ça l'avait marqué. Pas d'église, pas de cloches, pas de curé. Le cercueil n'était pas passé par la porte du cimetière, on lui avait fait sauter le mur. Mais le pire de tout c'était le trou dans la caisse et la corde du pendu qui traînait, disait mon père.

Je connais un cimetière, à Lajo il me semble, on voit un trou dans le mur, manière de porte qui s'arrête à mi-hauteur de la muraille. On l'a fermé mais les pierres du tour restent. C'était la porte de suicidés.

La religion ne faisait pas dans la dentelle.

Tenez, une fois. On était à l'école  et le maître nous a demandé de nous habiller en dimanche le lendemain. On était quatre. Arrivé à la maison, je le dis à la mère et elle me répond que c'est pour aller à un enterrement. Un enfant du village venait de mourir.

On est à l'école, habillés du dimanche, quand les cloches sonnent.

Le maître nous fait partir. Arrivés sur la place le curé nous arrête et nous conduit devant le portail de Blaze. Il y avait un cercueil d'enfant posé sur deux planches. Nous les enfants étions porteurs. Il y avait le cercueil, ouvert. Et l'enfant couché. Là oui, il y en avait de la dentelle. Je le vois comme je vous verrais si vous étiez devant mon nez. On est allés jusqu'à l'église. Je ne me souviens pas qui portait le couvercle.

 

 

Espèchial Lus dè Pachïos.

Sermou di pèro Baptisto, lièïso de Chïams.

 

Mès bièn chières fraïrès, souörès,

 

anèï sarèï pas lon. Parèï qué n'y o qué rapoutèguoun què ne fènissè pas. Merchi bièn.

Bous rapourtarèï justé las paraoulès dè l'apotrè Paul, èn sèn qu'o belco èscri.

O parla dè bous, la fènnos et maï d'en cop.

M'ana damanda dè co dich ?

Ou eï pas tout ratènu mais sabè qué bous o boutados èn guardo : barra boustè clapè. Tisa bous. Abè pas la paraoulo. Sè què dè nou, fènirè maou.

Bous cha pas crèïrè dè pourta las brayos a l'oustaou, anarïa tout drèï i mèï i purgatori, i pirè èn infern.

Ka ouo di ?

San Paul, noust' apotrè.

Escouta lou :

« Coumo din toutos las lièïsos dès Sèns

què las fènnos sè la caloun din las réunious prècè què on pas lou drèï dè parla.

Qué la fènno èscoutè l'estrucchiou èn silènchio

amè èn' èntèïro soumichiou.

Pèrmèttè pas a la fènno dé parla ni dé prènè l'outourita soubrè l'omè, dïou damoura din lou silenchio. »

Parïo a l'ousta. Tènè bous ou prè dich. Aqu'os clar, on pouo pas dirè, parlabo bièn aquel omè. Sè abertidos.

Qu'o saro tout pr'anèï.

I nou di pèro, di drolè et di sèn espri.

Amèn.

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Spécial Lundi de Pâques

Sermon du père Baptiste, église de Chams.

 

Mes bien chers frères, soeurs,

aujourd'hui je ne serai pas long. Il paraît que certains râlent que je n'en finis pas. Merci bien.

Je vous rapporterai juste les paroles de l'apôtre Paul, un saint qui a beaucoup écrit.

Il a parlé de vous, les femmes, et plus d'une fois.

Vous allez me demander ce qu'il a dit. Je n'ai pas tout retenu mais je sais qu'il vous a mises en garde: fermez la. Taisez vous. Vous n'avez pas la parole. Sinon, vous finirez mal.

N'allez pas croire que vous pouvez porter le pantalon à la maison, vous iriez tout droit au mieux au purgatoire, au pire en enfer.

Qui l'a dit? Saint Paul, notre apôtre.

Ecoutez-le:

" Comme dans toutes les églises des Saints

que les femmes se taisent dans les assemblées parce qu'elles n'ont pas le droit de parler.

Que la femme écoute l'instruction en silence

avec une entière soumission.

Je ne permets pas à la femme d'enseigner ni de prendre de l'autorité sur l'homme, mais elle doit demeurer dans le silence."

C'est pareil à la maison. Tenez vous le pour dit. C'est clair. On ne peut pas dire, il parlait bien cet homme. Vous voilà averties.

Ce sera tout pour aujourd'hui.

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Amen.

 

(Première épitre de St Paul au Corinthiens et première lettre de Paul à Timothée)

 

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Négachionistos, rébijionistos, mè fasè caga !

 

Ka shios tu prè explica qué las chiombros a gaz on pas egjista ?

Dé qué nè sabès ? Y èrès ? Tè boou counta ticon.

Ma mèro èro a l'espita di Pèï. La shion anado bèïrè. L'ènfirmièro nous damandè dè sourti chin mènutos. Nous assètachion dinc èna sallo d'èspèro.

En bïel què èspèrabo tabè m'aguachè, sè lèbè, bènguè ves iou et m'atapè las mos.

« C'est moi qui conduisais les enfants à la chambre à gaz. »

Sa fènno li diguè justè :

« Ne pense plus à tout ça, tu te fais du mal. »

Et s'èn anèroun.

Natrès nous èro toumba la Bièrjio di Peï soubrè la tèsto et pèso soun pès aquelo estatuo...

Ero nechi ? Ou abio pantisa ? Sè moucabo de iou ? Bouïo fa soun èmpourtèn ?

Crèsè pas.

Aquel moumèn lou tournareï busca touto ma puto dè bido.

Tabè can couontoun ca cou o pas egjista, a couo mè bouto èn coulèro.

Cha mè coumprènè.

 

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Négationnistes, révisionnistes, vous me faites ch...!

 

Qui tu es toi pour expliquer que les chambres à gaz n'ont pas existé? Qu'est ce que tu en sais? Tu y étais? Je vais te raconter quelque chose.

Ma mère était à l'hôpital du Puy. On était allés la voir. L'infirmière nous a demandé de sortir cinq minutes. Nous sommes allés nous asseoir dans une salle d'attente.

Un vieux monsieur qui attendait aussi m'a regardé, s'est levé, est venu vers moi et m'a pris les mains.

« C'est moi qui conduisais les enfants à la chambre à gaz. »

Sa femme lui a dit seulement:

« Ne pense plus à tout ça, tu te fais du mal. »

Et ils sont partis.

Nous la vierge du Puy nous était tombée sur la tête et elle pèse son poids cette statue.

Il était fou? Il l'avait rêvé? Il se moquait de moi? Il voulait faire son important?

Je ne crois pas.

Ce moment je le revivrai toute ma putain de vie.

Aussi quand ils racontent que ça n'a pas existé, ça me met en colère.

Il faut me comprendre.

 

 

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Ta lènguo qué patafino...

 

Escouto lo chianta ta lenguo, ta lenguo què patafino.

Sas dè què couo bo diré s'èspadèla ? Toumba. Mais toumba coumo d'ïooussès din la padèlo can fas èna pachiado.

S'ibèdèla ? Toumba mais coumo lou bèdèl qué bé dé naïssé, can sè lèbo pri prèmio cop, qu'ès pas mèstrè dè sas pattos et què caduno par èndou couo li chionto.

S'espadrassa ? Can t'espadrassès toumbès pas dafè , mais couos justè. Toun esclop t'o pas sèü...

Can as bèü èn cop dè trop radouguès la bizeto.

Sè lou sa dè shibado t'èschapo can as lou malur dè capussa dè l'ichiaguo, lou gro sè baï ilièndra i mitan dè la gronjio. S'aquello puto dè sa ès trop pèson, lou mountaras pas i granio, t'ajiassaras aqui.

Pourras dirè qué shios toumba soubrè èn ouos !

A la pèchio maoufiso tè dè pas pèta din la ribèiro, tè pourrios ènnèjia... T'abouchis pas din la gandolo!

Nè dubè emblèda.

Ena brabo lenguo quand mèmo, ta lenguo !

 

 

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Ta langue qui se meurt.

 

Ecoute la chanter ta langue, ta langue qui se meurt.

Tu sais ce que signifie s'espadela? Tomber. Mais tomber comme les oeufs dans la poêle quand tu fais une omelette.

S'ibedela? Tomber mais tomber comme le veau qui vient de naître, quand il se lève pour la première fois, qu'il n'est pas maître de ses pattes et que chacune part où ça lui chante.

S'espadrassa? Quand tu t'espadrasses tu ne tombes pas mais c'est tout juste. Ton sabot ne t'a pas suivi...

Quand tu as bu un coup de trop tu radougues la bizètte, tu tombes en roulant das l'escalier.

Si le sac d'avoine t'échappe quand tu as le malheur de capusser de l'échelle, le grain va s'ilièndrer, (s'étaler) au milieu de la grange. Si ce putain de sac est trop lourd, tu ne le monteras pas au grenier, tu t'ajiasseras (t'affaleras) là.

Tu pourras dire que tu es tombé sur un os.

A la pêche méfies toi de ne pas péter dans la rivière, tu pourrais te noyer... Ne tombe pas sur le visage (s'aboucha) dans la rigole...

Je dois en oublier.

Une sacrée langue, ta langue!

 

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Puto dè télèbijiou!

 

Yo maï dè dès ons qu'abèn pas pu la télèbijiou. Tabè can pr'asar boou chiè cooucus et què la télèbijiou ès atubado, li trasè èn cop d'èl.

L'atrè cop i abio Mouchu Hollande. Hè bè lou bejio flou! Mè diguèrè: couo saro tès èls què tè nè fon uno, tè fas pas jioubé...

Souo què coumprenio pas couos qué lou ridèl rouji et lou drapeou lès béjio clars.

Peï Mouchu Hollande o parla. L'èntèndio flou! Tas ourèlios ashuroun pas pu ta paou, mè pènsabé. L'èscoutèguèrè: on ourio créju lou prèmio proné d'en cura tou justè èspéli di séminari.

Pèï coumprènguèrè. Couo èro pas Mouchu Hollande mais èna mariounèto et Gattaz la tènio près pèsès. Can sourtiguè dè dèrriès lou ridel, lou patrou di Mèdèf, li bèjio clar et l'i èntèndio bièn...

Puto dè télèbijiou!

 

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Putain de télévision!

Il y a plus de vingt ans qu'on n'a plus la télévision. Aussi quand par hasard je vais chez quelqu'un et que la télévision est allumée, j'y jette un coup d'oeil.

L'autre jour y avait Monsieur Hollande. Eh bien je le voyais flou! Je me suis dit: ce sera tes yeux qui t'en font une, tu te fais pas jeune. Ce que je ne comprenais pas c'est que le rideau rouge et le drapeau je les voyais nets.

Puis Monsieur Hollande a parlé. Je l'entendais flou! Tes oreilles non plus n'assurent plus, je me suis pensé. Je l'ai écouté: on aurait cru le premier sermon d'un curé tout juste éclos du séminaire.

Puis j'ai compris. C'était pas Monsieur Hollande mais une marionnette et Gattaz le tenait par les pieds. Quand il est sorti de derrière le rideau, le patron du MEDEF, je le voyais net et je l'entebndais bien...

Putain de télévision! 

 

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End'as la testo, André Bonnet?

 

S'en anas beïré "Les sept salopards", i chinéma dè Lèngouogno. Couos èna manièro de western, amè d'eguos.

En nègrè sè faï suça pr'en blon. On beï parè. Lou nègrè ou couonto. Jiaguo coumo  lou ferri è ï o dè niou. Lou nègrè

o fa sè despoulia lou blon, lou faï marcha pènden douos houros è can lou blon li damondo èna couberturo, lou nègrè

sè faï suça è li baïlo pas la couberturo. Cha diré qué lou blon li benio règla soun couontè pré toucha èna primo dè tè sabè

pas con dè dollars.

Bous parlè d'acouo prècè què i o èn typè què bo fa entèrdirè lou film a caouso dè la fellachiou.

S'apèlo André Bonnet. Es abouca dè mèstio. Tirabo dabon à las manifestachïous couontré lou marïachi pré toutès. O fa èn pinchou i fron nachiounal. Monquo pas la messo et sario prè la soutano è prè lou latïn.

Sabè con o d'èfons?

Huè!

N'èï pas qué très è mè dounè i diablè can pènsè a la bido què bon mèna s'acouo s'arrenjio pas.

Dè què faron? Dè què manjiaron? Mè las bon èmpouïzouna... Dè què baï pèta? Busca baï èstrè dèffèchilè...

Mè dirè què bélèou ou bèsès trop èn nègrè. Mais can mèmo...

E bè aquel Bonnet (André) o hueït èfons è nous bo bila dè lissous. E sè s'arrestabo pas? Noou, dès... Dè qué cha fa?

Ourio bé moun idèyo...

 

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Où as-tu la tête, André Bonnet?

On est allés voir "les sept salopards" au cinéma de Langogne. C'est un semblant de western, avec des chevaux. Un noir s'y fait sucer par un blanc.

On ne voit rien. C'est le noir qui raconte. Il gèle comme le fer. Le noir a obligé le blanc à se déshabiller, il l'a fait marcher pendant deux heures dans

la neige et quand le blanc lui a demandé une couverture, le noir s'est fait sucer et il ne lui a pas donné la couverture. Il faut dire que le blanc venait lui

régler son compte pour toucher une prime de je ne sais combien de dollars.

Je vous parle de ça parce qu'il y a un type qui veut faire interdire le film à cause de la fellation.

Il s'appelle André Bonnet. Il est avocat de métier. Il marchait devant lors des manifestations contre le mariage pour tous. Il a fait un petit coucou au

front national. Il ne manque pas une messe et il est pour la soutane et pour le latin.

Vous savez combien il a d'enfants?

Huit!

Je n'en ai que trois et je me donne au diable quand je pense à la vie qu'ils vont mener si ça ne s'arrange pas.

Qu'est ce qu'ils feront? Qu'est ce qu'ils mangeront? Ils vont me les empoisonner... Qu'est ce qui va péter? Vivre va être difficile...

Vous me direz que peut-être je le vois trop en noir. Mais quand même...

Et ce Bonnet (André) a huit enfants et il vient nous donner des leçons. Et s'il ne s'arrêtait pas? Neuf, dix... Qu'est ce qu'il faut faire?

J'aurais bien mon idée...

 

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Mouchu Hollande!

 

Mouchu Hollande, bous boou counta souo qué m'arribè quan abio chinq ou shièis ons. Abion èn noubel cura i billatchi.

Jioubé. Nous fagué béni a la curo, toutès les éfons et nous damandè dé qué bouyon fa quan sarion bèlès.

Erè assèta a cousta d'èna droulèto, Nadou, ma béjino. Nous ténion prè la mo. Li raspoundéguèrè què toutès dous nous maridarion. Mè foutèguè èn emplastrè, mouchu Hollande, èn bouon emplastrè.

Es creba lou cura. Y o long tèns. D'ouosès...

Touto ma bido eï ragretta sa mouor. L'ourio serqua, l'ourio trouba et t'i n'i ourio fouttu un ïou, d'emplastrè, a i dirraba

la testo!

M'ana dirè: dè què mè couontès? Dè què t'èï fa?

M'abè fa qué quan habè près bousta bouguado, i Bourget, habè di qu'anabia bous occupa dè la financo.

Ka ès couontrè la taxo tobino? La Franço! Mais shi! La taxo tobino, Mouchu Hollande, sabè bè? Fa pagua lous qué

guognioun dè soous amè lès soous dès atrès. Ena touto pitouoto taxo, pas un pré cèn, noun pas, zèro un prè cèn! Et bè

la Franço ès couontrè. 

A couo mè faï coumo l'emplastrè dè Mouchu lou cura, Mouchu Hollande...

 

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Monsieur Hollande!

 

Monsieur Hollande je vais vous raconter ce qui m'est arrivé quand j'avais six ou sept ans. Nous avions un nouveau curé au village. Jeune.

Il nous a réunis à la cure, tous les enfants, et il nous a demandé ce que nous voulions faire quand nous serions grands.

J'étais assis à côté d'une petite fille, Nadou, ma voisine. Nous nous tenions par la main. Je lui ai répondu que nous deux allions nous marier.

Il m'a donné une gifle, Monsieur Hollande, une bonne gifle.

Il est mort le curé. Il y a longtemps. Des os...

Toute ma vie j'ai regretté sa mort. Je l'aurais cherché, je l'aurais trouvé et je lui en aurais donné une de gifle, moi, à lui arracher la tête.

Vous allez me dire: mais qu'est ce que tu me racontes? Qu'est ce que je t'ai fait?

Vous m'avez fait que quand vous avez vraiment décollé, au Bourget, vous avez dit que vous alliez vous occuper de la finance.

Qui est contre la taxe tobine? La France! Mais si! La taxe tobine Monsieur Hollande, vous savez bien? Faire payer ceux qui gagnent des sous

avec les sous des autres.

Une toute petite taxe, pas un pour cent, zéro un pour cent!

Eh bien la France est contre.

Ça me fait comme la gifle de Monsieur le curé, Monsieur Hollande...

 

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Lès dréïs dè l'homè.

 

 

En Arabie Saoudito, bo meï sè pas fa ramarka... Lou qué s'escarto ou pago chïèr! Nè pènjioun cado jiour.

Et maï dé un... Tè pouodoun cruchifia et sè t'on tua d'abos tè pouos estima èrous. Ena fenno qué sé tè pa a carrel la

tuèsoun a cop de peïros. On pas bésoun d'ana campéjia lou béji. Bo meï pré guèlos pas troumpa soun homè.

Natrès èn Franso, ourion pas pu èna fènno. Et pas prou dè peïros.

Copoun tabè la mos, las tèstos. Tè fouttoun de cops de fouè. On sè créïrio i mouyèn achi, i diou toujiour abèdrè lou

pilori dinc aquèl païs.

Eh bé sabé ka l'ONU o bouta a la tèsto di cousèl des dreïs de l'homé?

M'ana pas créïrè: lou raprésèntèn dè l'Arabie Saoudito.

Puto dé bido...

 

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Les droits de l'homme.

 

 

En Arabie Saoudite, mieux vaut ne pas se faire remarquer... Celui qui s'écarte du droit chemin le paie cher! Ils en pendent tous les jours. Et plus d'un...

Ils peuvent te crucifier aussi et tu peux t'estimer heureux s'ils t'ont tué d'abord. Une femme qui ne se tient pas à carreau, ils la tuent à coups depierres.

Elles n'ont pas besoin d'aller poursuivre le voisin. Nous en France on n'aurait plus une seule femme. Et pas assez de pierres.

Ils coupent aussi les mains, les têtes. Ils te donnent des coups de fouet. On se croirait au moyen âge, ils doivent toujours avoir le pilori dans ce pays.

Eh bien vous savez qui l'ONU a mis à la tête du conseil des droits de l'homme?

Vous n'allez pas me croire: le représentant de l'Arabie Saoudite.

Puto de bido!

 

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Lou qué abio dè maïsso et qué bouyo èn milliard.

 

Couo né faï dé soous ! On o dé maou a imagina. En milliard sè ou boutès èn frans y o touto èna kirièlo dè zéros.

Mais sé ou boutès én anchiens frans té né parlé mèmo pa ! La calculéto l'y tè pas pè !

Eh bé y abio èn Marséillais qué bouyo sè fa ramboursa én milliard près l'Esta. Dé doumachis è èntérés apélabo acouo !

Natrès pèlios dé countibuablès li dubion èn milliard ! Paréïs qué las bancos l'abion plouma ! Un dè maï...

Saguè débouta. Maï qu'acouo : a couèro guèl qué nous dubio dè soous !

Crésé pa qué saguéroun belco a lou ploni.

Guèl ou prengué maou. Di cop announssé qu'anabo tourna fa dé poulitico...

Ton ourio balu li bila lou milliard... Mais béléou lou tournarèn pas béïré, o shurtou dé maïsso...

 

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Celui qui avait de la gueule (littéralement mâchoire) et qui voulait un milliard.

 

 

Ça en fait des sous! On a du mal à imaginer! ​Un milliard si vous le mettez en francs, il y a une kyrielle de zéros. Mais si vous le mettez en anciens francs

je vous en parle même pas. La calculette ne peut pas suivre!

Eh bien y avait un Marseillais qui voulait se faire rembourser un milliard par l'état. Des dommages et intérêts il appelait ça ! Nous autres pauvres

contribuables on lui devait un milliard ! Il paraît que les banques l'avaient plumé ! Un de plus...

Il a été débouté. Plus que ça : c'était lui qui nous devait des sous !

Je ne crois pas que beaucoup l'aient plaint.

Lui l'a mal pris. Du coup il allait faire son retour en politique...

Il aurait autant valu lui donner le milliard... Mais peut être qu'on ne le reverra pas, il a surtout de la gueule (littéralement mâchoire)...

 

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